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Les coups de coeur musicaux - février 24

Le partage avant tout

La musique est une histoire de passion, et cela remonte à fort longtemps pour ma part.

J’ai toujours consacré énormément de temps à suivre des artistes que j’apprécie ou qui m’interpellent, des labels dont les précédentes sorties m’ont touchées et bien sûr, d’en découvrir d’autres, de plonger dans des styles musicaux que je n’avais pas encore exploré. J’essaye aussi de suivre les recommandations de mon entourage car, à mon sens, la musique est quelque chose qui se partage.

Je me propose donc de vous offrir mes coups de coeur du moment, et ce, de manière régulière. Ils reflèteront mes goûts musicaux personnels variés mais ne sont sont pas à confondre avec ce que je peux proposer en tant que curateur musical pour les professionnels, même si une certaine porosité est inévitable.

J’essayerai de ratisser large comme je le fait toujours : derniers vinyles neufs de ma collection, 33T d’occasion chinés à droite et à gauche, découvertes digitales, suggestions de mes amis, actualités, remise en lumière de vieux albums etc.

J’espère que cela vous donnera envie d’aller écouter toute cette merveilleuse musique et de la partager autour de vous.

Le premier est australien d’origine et breton d’adoption. Le second gravite dans les sphères pop françaises depuis de nombreuses années. Lors de leur première rencontre, le coup de foudre a été immédiat (paraît-il). Je les suis depuis Once (2021), et j’ai eu le plaisir de les voir sur scène, ce qui n’a fait que conforter l’amour que j’ai pour leur musique. Ce Please, wait… fait suite à leur second long format, I had it all (2022), et continue de creuser ce sillon entre Frank Sinatra, Lee Hazlewood et Burt Baccharach. Leur pop orchestrale (les cordes sont plus présentes que jamais ici) n’est jamais terne mais, au contraire, brille d’une mélancolie resplendissante. Pour les lovers !

Durant mes années de disquaire j’ai eu à faire à une quantité astronomique d’artistes et d’albums. Timber Timbre a longtemps fait partie de ceux auxquels je n’avais pas eu l’occasion de m’intéresser jusqu’au jour où ma compagne m’a annoncé “tu devrais essayer, c’est vraiment bien, je suis sûre que ca va te plaire”. C’était l’album Hot dreams (2014) et j’ai été instantanément conquis par cette folk sombre, évoquant parfois le désert américain ou les collines d’Hollywood que parcours l’inspecteur Bosch, le héros des polars noirs de Michael Connelly. Après un passage un peu plus synthétique sur Sincerely, future pollution (2017), le canadien revient à des sonorités plus organiques avec ce Lovage. Sa musique reste assez sombre mais garde un côté pop très catchy et un pouvoir évocateur fort. Pour un road trip urbain et nocturne !

Impossible de savoir d’où je sors cet album mais il accompagne régulièrement mes séances de yoga et a pas mal tourné ces dernières semaines. Peter Culshaw était dans le groupe de boogie électronique West India Company dans les 80’s et a toujours navigué dans le milieu de la musique ou à sa périphérie. Cet album, comme son nom le laisse entendre, est empreint d’une forte spiritualité marquée par l’Inde et l’Asie. Il est impossible de le ranger dans une case bien particulière tant il est construit avec des éléments d’ambiant, de jazz, de musique contemporaine et traditionnelle. Le piano sert souvent de base mais viennent de greffer d’autres sonorités et parfois de la voix qui apporte un côté pop inattendu mais parfaitement à sa place. Une méditation musicale, un petit bijou !

Un disque qui sur le papier ne m’attirerait pas plus que ça et dont je suis pourtant tombé amoureux. Bô’vel (Bernadette Mosoph de son vrai nom) est une chanteuse de Manchester qui n’a sorti que deux mais 45T au mitan des années 90. Si sa carrière n’a pas été plus loin, ses titres sont devenus très recherchés parmi les amateurs de street soul, cette soul 90’s typiquement UK qui mêle vocaux r’n’b, lovers rock, dub et même parfois breaks jungle. Le label Athens Of The North, basé à Edinbourg et qui a bien senti que la street soul revenait dans l’air du temps, propose ici une compilation de ses titres déjà connus accompagnés de versions spéciales ou de morceaux inédits. Un petit bonbon sucré !

Un autre revival qui pointe le bout de son nez (après la street soul que j’évoquais juste au dessus), c’est le trip hop, genre qui a eu son heure de gloire dans les 90’s et qui est tombé en désuétude depuis. Le duo A.S.O est constitué de Tornado Wallace, bien connu des amateurs de musique électronique, et Alia Seror-O'Neill, artiste pluridisciplinaire qui se partage entre la musique et le cinéma. Beats lents, basses profondes, ambiances mélancoliques et introspectives, leur musique rappelle le meilleur de leurs illustres ainés (le Mezzanine de Massive Attack en tête), mais avec une touche moderne bien à eux. Pour moi, ils ont largement réussi là où énormément d’artistes ont essayé d’appliquer une recette pour singer le son des années 90 sans convaincre.

Artiste mythique, album mythique, label mythique, pochette mythique et pourtant je ne me suis penché que très (trop ?) tardivement sur ce Return to forever à la faveur d’une recommandation du journaliste Stefan Kunze. Le label ECM a pour ligne conductrice d’offrir un jazz toujours très deep et cet album est tellement deep que cela lui a fait dire qu’on pouvait quasiment le considérer comme de l’ambiant ! En quatre titres pour 46 minutes, le pianiste américain qui a fait ses armes chez Miles Davis, déploie une beauté rarement entendue dans le jazz : les morceaux semblent flotter et les sonorités ont la douceur d’un nuage. Cela pourrait paraître très pointu mais Return to forever peut aisément plaire à un non initié au jazz…

Pour découvrir cette playlist, il suffit de clicker sur le premier morceau, même si vous n’avait pas de compte Spotify. Si vous en avez un, un click sur le logo SAMA Audio ouvrira la lecture dans votre Spotify. Bonne écoute !

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