Les coups de coeur musicaux - été 24

Le partage avant tout

La musique est une histoire de passion, et cela remonte à fort longtemps pour ma part.

J’ai toujours consacré énormément de temps à suivre des artistes que j’apprécie ou qui m’interpellent, des labels dont les précédentes sorties m’ont touchées et bien sûr, d’en découvrir d’autres, de plonger dans des styles musicaux que je n’avais pas encore exploré. J’essaye aussi de suivre les recommandations de mon entourage car, à mon sens, la musique est quelque chose qui se partage.

Je me propose donc de vous offrir mes coups de coeur du moment, et ce, de manière régulière. Ils reflèteront mes goûts musicaux personnels variés et ce que je propose en tant que curateur musical pour les professionnels.

J’essayerai de ratisser large comme je le fait toujours : derniers vinyles neufs de ma collection, 33T d’occasion chinés à droite et à gauche, découvertes digitales, suggestions de mes amis, actualités, remise en lumière de vieux albums etc.

J’espère que cela vous donnera envie d’aller écouter toute cette merveilleuse musique, de la partager autour de vous et de faire appel à mes services pour vous proposer des ambiances musicales audacieuses dans votre établissement !

 

Nala Sinephro

“Endlessness”

(Warp Records, 2024)

La londonienne avait déjà frappé un grand coup en 2021 avec son premier album, Space 1.8, qui a reçu un accueil incroyable de la critique comme du public (selon la formule consacrée). Autant dire qu’elle était attendue au tournant avec ce second opus, exercice toujours un peu compliqué, surtout quand le premier essai a été si acclamé… Ce Endlessness reprend les bases de son prédécesseur mais en poussant le concept plus loin. C’est toujours jazz et c’est toujours aussi deep. La harpe se marie aux nappes de synthés, les cuivres se mêlent aux orchestrations, le tout laissant une impression de maîtrise peu commune au fil des titres chez l’auditeur. Un disque à la fois hyper pointu et très accessible. Je vous le recommande chaleureusement même si vous n’êtes pas très fan de jazz !

 

Compilation

“Forever gamblin’ on you”

(Forager Records, 2024)

Depuis 2021 le label américain Forager Records distille un son entre folk, soft rock et blue eyed soul, que j’affectionne particulièrement. Leurs sorties, que ce soit la réédition d’albums ultra obscurs ou leurs compilations, telle ce Forever gamblin’ on you, sont toujours très bien senties. La sélection est ici incroyable et l’on passe sans sourciller de Cross Creek qui est très marqué folk à The Michael Rowe Band avec un titre quasiment disco ! Forager nous propose le son de l’Amérique oubliée, celle que l’on rencontre entre New York et Los Angeles. A mon sens cette compilation pourrait faire une B.O. parfaite pour un voyage sur la Route 66. Oui, encore une. Il faut croire que c’est décidément une de mes grandes sensibilités musicales…

 

Maple Glider

“I get into trouble”

(Partisan Records, 2023)

Ces dernières années l’Australie s’est distinguée par une armada impressionnante d’artistes et de labels, tous plus interessants les uns que les autres et ce, dans des genres très variés. Ne me demandez pas comment je suis tombé sur Maple Glider, Tori Zietsch de son vrai nom, je n’en ai absolument aucun souvenir ! En tout cas le titre Two years m’a instantanément fait chaviré. Sa pop, tirant sur le folk ou le rock parfois, a ce supplément d’âme qui fait parfois défaut ailleurs. On pourrait la rapprocher de Lana Del Rey pour leur penchant commun à verser dans une nostalgie sépia mais la production de l’australienne joue beaucoup plus sur l’économie de moyen, tout en restant superbement bien arrangée. Et puis, disons le clairement, la musique ne serait rien sans cette voix incroyable ! Ne résistez plus, succombez au charme de Maple Glider !

 

Alek Lee

“You!”

(Antinote, 2023)

Pas vraiment une nouveauté puisque ce You! est paru en 2023 mais il était totalement passé sous mes radars. Et pourtant il sort sur Antinote, label à qui on doit notamment la découverte de Dominique Dumont, une formation que j’affectionne particulièrement. En tout cas cet artiste originaire de Tel Aviv a beaucoup tourné sur ma platine cet été. Sa musique est basée sur une production électronique infusée dans le dub et sur laquelle il ajoute de la guitare, des claviers, de la melodica et des voix (la sienne plus des invité.e.s). Les rythmes sont plutôt lents et chaloupés, d’où le côté qui sied bien à la chaleur estivale, mais avec un accent pop indéniable. Typiquement le genre de titre à glisser dans une playlist chill ensoleillée !

 

Elkan

“Elkan”

(Nous’Klaer Audio, 2024)

Très peu d’informations sont disponibles sur le web concernant cet artiste mais sa musique est clairement celle d’un producteur qui vit dans une contrée plutôt sauvage, loin du tumulte des villes. J’ai découvert cet album car je suis depuis des années le label sur lequel il est paru, Nous’Klaer. Basés à Rotterdam, on peut en général leur faire confiance en matière de musique électronique. Ambiances dreamy, nappes ambient et rythmes plus souvent suggérés que réellement marqués, on sent dans ce disque éponyme un amour pour le dub, Boards of Canada et l’electronica général mais aussi à travers un titre comme Alles met de tijd, un clin d’oeil aux formations pop anglaises les plus exigeantes des 80/90’s. Envoûtant !

 

John Martyn

“One world”

(Island Records, 1977)

Encore un exemple typique d’un artiste culte que j’ai découvert sur le tard. Le nom de John Martyn m’était familié depuis longtemps et j’en avais une vague image folk mais ca s’arrêtait là. Et puis un jour, j’ai plongé dedans grâce au producteur anglais Joel Martin (moitié de Quiet Village) qui conseillait l’album Solid air. J’ai beaucoup aimé la plupart de ce que j’ai entendu mais j’ai eu un gros coup de coeur pour ce One world paru en 1977. Curieux comme je suis j’ai bien sûr été chercher des infos et il se trouve que cet album a été produit par Chris Blackwell (le patron de Island Records, je vous en ai déjà parlé) et qu’il contient la participation de Lee ‘Scratch’ Perry, l’une de mes idoles ! Magnifique de bout en bout, One world est un disque vraiment à part. Sur une base de folk rock qui est sa marque de fabrique, Martyn insuffle du groove, convie des cuivres, rallonge la structure des titres pour un résultat unique. A découvrir d’urgence !

 

Pour découvrir cette playlist, il suffit de clicker sur le premier morceau, même si vous n’avait pas de compte Spotify. Si vous en avez un, un click sur le logo SAMA Audio ouvrira la lecture dans votre Spotify. Bonne écoute !

 
Suivant
Suivant

Kamala Harris ou la force de la musique sur l’image du politique